Diplômée de l’Esag Penninghen et de la School of Visual Arts de New York, Sheina Szlamka peint des songes éveillés et des rêves lucides tandis qu’elle célèbre la joie de
vivre, la beauté du monde et la puissance des femmes à travers ses illustrations pour
la presse (L’Express, Elle, Vogue, Le 1, XXI…), pour les éditions Eyrolles ou pour Dior, Montblanc, Pierre Hermé, Adidas ou Stabilo. Certaines de ses œuvres figurent dans les collections privées d’EDF, d’Hermès et de l’Unesco.
Sheina est notre première invitée sur le thème des Métiers de la Main.
Racontez-nous votre école en quelques mots.
L’école primaire a été pour moi un lieu d’évolution en deux étapes, du CP au CE1. J’ai d’abord inventé des mondes magiques dans la cour de récréation, d’une manière très solitaire, ce qui m’a permis d’avoir un jardin intérieur riche. Puis progressivement, cette cour est devenue un lieu de socialisation. J’ai laissé de côté mes mondes imaginaires pour me faire des amis. J’adorais la récréation plus que tout, en particulier jouer à la balle au prisonnier. J’ai également adoré apprendre à mieux lire, à compter, j’aimais le sport, les jours pluvieux, car on regardait des films sous le préau. C’est seulement en 3ème que j’ai reconnecté avec le plaisir de créer, cette fois en faisant coexister créativité et amitiés.
Etiez-vous une élève heureuse et pourquoi ?
J’étais une élève semi heureuse. J’avais du mal à m’intégrer car je me sentais comme un alien dans mon école, je m’intéressais à des activités très différentes, celle de créer des mondes magiques et imaginaires ainsi qu’au monde de l’art. J’ai donc dû faire un réel effort d’intégration ! Et le fait d’être toujours dans des cases était très difficile pour moi. Je voulais m’échapper, que ce soit dans un coloriage, dans lequel je ne supportais pas de suivre les traits. Je voulais sortir des lignes et inventer les miennes, celle de ma vie. D’ailleurs, enfant, je disais que si l’on m’interdisait d’exercer un métier créatif, je mourrais. J’ai toujours eu ce besoin viscéral de création.
Un(e) enseignante qui vous a marqué, pour quelle raison ?
La première enseignante qui m’a marquée, j’étais en 6ème. C’était une professeure de français qui voulait que l’on pense par soi-même, qui nous invitait à débattre, à échanger avec elle. La première professeure à nous considérer comme des adultes et à prendre au sérieux nos pensées. Je me rappelle qu’elle nous avait appris qu’un livre s’inscrivait toujours dans une temporalité et dans un lieu précis. Je lui avais apporté un livre sur un voyage de l’esprit qui n’était ni dans l’une ni dans l’autre. Elle donnait aussi la priorité à notre imagination et non à l’orthographe, ce qui faisait de moi une bonne élève !
Un souvenir d’écolier en particulier ? Une anecdote ?
La magie d’avoir appris à lire en CP et de lire à voix haute absolument tous les panneaux qui nous entouraient, dans la voiture, dans la rue. Le premier moment où j’ai compris que l’éducation permettait d’accéder à des mondes jusqu’alors inaccessibles !
Et en bonus, une recommandation de sortie, d’atelier ou d’activité pour petits et grands ?
Le Jardin des Plantes et les grandes serres ! Lorsque nous étions enfants, lors de l’éclosion des roses, ma mère nous emmenait sentir leur doux parfum, nous apprenions à nous arrêter et à les sentir, une à une.
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