Racontez-nous votre école en quelques mots...
J’habitais une petite ville entre Lille et Paris. Lorsque je repense à mon école, c’est surtout une odeur dont je me rappelle, une odeur de carton mélangé aux parfums des maîtresses. C’était une petite école, proche de chez moi. En primaire, je me rappelle la très très grande cour avec deux entrées, l’une pour les garçons, l’autre pour les filles et un mur nous séparant. Cela m’a toujours beaucoup intrigué. Quelques mots me viennent aussi : c’était le début du hip hop à l’époque, peut-être un peu plus commercial. Qui était un moyen d’expression pour moi. Et aussi une manière de me démarquer également à travers le style, je suis très attaché aux vêtements, notamment grâce à ma mère. Je fabriquais mes propres baggies. C’était pour moi une façon de m’exprimer en allant à l’école. C’était super important pour moi d’être habillé comme je le voulais, tout en essayant de marquer un tout petit peu les gens.
Etiez-vous un élève heureux et pourquoi?
L’école n’a pas toujours été une grande partie de plaisir pour moi. Je n’ai pas toujours trouvé ma place parce que je pense que je n’étais pas fait pour l’école. Mais ce n’est pas pour autant que je dis qu’il ne faut pas travailler à l’école. Il faut étudier à l’école. Néanmoins, je pense que j’ai été un élève heureux parce que j’ai toujours eu l’accompagnement de mes parents. Celui de ma mère. Parce que cela a été très compliqué. Malheureusement, je suis dyslexique - également daltonien - et ce n’est pas quelque chose de simple à défendre au quotidien. Cela a joué sur ma confiance en moi. Je me suis aussi senti accompagné par certains professeurs. Je vais y revenir pour parler de ma professeure préférée. Ce qui m’a rendu heureux aussi, ce sont les bons moments et il y en a eu : les sorties, notamment celle à Pompidou, cette sortie m’a marqué. Et j’ai eu la chance de travailler plus tard à Pompidou. Mais sincèrement, je ne veux pas mentir, cela n’a pas été simple. Et je pense que c’est quelque chose à montrer, ce n’est pas parce que l’on est dyslexique que l’on ne va pas réussir, parce qu’on est ceci, cela, que l’on ne va pas y arriver. Cela étant, il est important pour moi de l’exprimer, c’est aussi une bataille. C’est un sujet qui me touche.
Un(e) enseignante qui vous a marqué, pour quelle raison? Alors, j’ai une enseignante qui m’a marqué jusqu’à aujourd’hui encore, qui s’appelle Marie-Agnès Regneault. J’ai une histoire toute particulière avec cette famille par la suite. Elle était ma professeure de CM2. Pourquoi m’a-t-elle marqué? Parce que c’était une professeure qui était vraiment hors du commun. Dans la façon d’enseigner, les auto-dictées, la façon de faire, de parler aux jeunes. C’était une personne qui s’intéressait à énormément de choses, qui avait un côté un peu artistique, un peu spectacles, en fait très artistique, très spectacles etc. Et moi, j’ai vraiment été bluffé par ça. Waouh, une enseignante qui pouvait quand même faire ça! On prenait des appareils photo numériques, on travaillait sur l’Art déco et dans ma ville, il y avait beaucoup d’Art déco, beaucoup d’exposés. Sa façon de voir les choses était extraordinaire. Cela m’a marqué aussi parce que j’ai eu la chance de prendre des cours de danse par hasard avec sa fille, Camille Regneault, très très grande breakeuse qui est aujourd’hui 3 fois championne de France, vice-championne du monde et qui va participer aux JO. Avec Camille, cela fait donc plus de 20 ans que l’on se connaît, j’ai 29 ans, et elle a été ma première professeure, c’est celle qui m’a tout donné. Deuxième lien avec la famille Regneault. Après, j’ai eu la chance de rencontrer le fils de Madame Regneault, qui lui, m’a suivi pendant très longtemps et encore aujourd’hui, nous partageons des projets ensemble. Il est danseur. Il m’a appris énormément, c’est grâce à lui que j’ai eu mes premiers boulots dans la danse. Pour reparler de ma maîtresse préférée, elle était une professeure qui pouvait jouer la comédie en classe, à se rouler par terre pour non pas nous faire rire mais pour nous apprendre quelque chose, ou pour démontrer quelque chose. Elle avait une façon hors du commun d’enseigner et ça, cela m’a beaucoup développé. Ce qui m’a beaucoup développé aussi, c’était qu’elle nous apprenait à bien écrire. C’était incroyable! On devait avoir un buvard, un stylo plume. On apprenait à bien écrire, à faire de belles lettres de lettres, de belles boucles. J’ai encore mon stylo plume, j’écris encore avec. De loin, elle disait : ‘Benjamin, tu ne tiens pas bien ton crayon!’, on se demandait comment elle pouvait nous voir tous. Ce qui était cool aussi, c’était qu’elle changeait très souvent de place les bureaux, des chaises, on avait l’impression d’arriver toujours dans une nouvelle classe. C’est une prof très particulière, je la vois encore très souvent chez elle, avec ma femme. Sa famille, c’est comme ma famille. Elle vit aujourd’hui en Charente Maritime, nous allons la voir, elle nous donne des idées sur nos projets ou lorsqu’on a besoin de se confier, il m’arrive de l’appeler. Pour moi, c’est un truc de dingue!
Une recommandation de sortie, d’atelier ou d’activité pour petits et grands? (restaurant, musée, exposition, concert, bénévolat...)?
Le centre Georges Pompidou m’a beaucoup marqué. Son architecture aussi. Lorsque j’ai appris que la basket Air Max était inspirée par l’architecture de Pompidou, j’ai trouvé cela extraordinaire! Je recommande également d’aller au 104, car tous les danseurs de Paris viennent s’entraîner à cet endroit-là: des breakeurs, de la danse classique, des acrobates, des musiciens, des gens qui viennent se balader, c’est ouvert à tout le monde. C’est pour moi un lieu extraordinaire avec beaucoup de diversité.
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